Depuis qu’il a pris conscience de la vie et de la mort, de sa propre mort, l’Homme a peur. Face à cet inconnu, à ce corps immobile, sans vie, il s’est interrogé. Il a imaginé tous les possibles. Mais il a longtemps refusé l’évidence : notre esprit est lié à notre corps et meurt avec lui.
Pire encore, prenant conscience de la cause et de l’effet, il s’est demandé QUI l’a créé. Et imaginer qu’il était là simplement par hasard lui a longtemps fait peur car, si ma vie n’entre pas dans un plan, quel est le but de ma vie ?
Il n’y a pas de plan, il n’y a pas de but, il n’y a que le hasard à notre origine, et notre vie est comme une vague, qui naît puis meurt, ayant juste eu le temps de puiser un peu de son énergie à d’autres vagues ou ayant fait naître d’autres vaguelettes.
Accepter que notre vie n’a pas de but, mais que nous sommes totalement maître de notre devenir, est quelque chose de bien difficile… Pourtant, nombreux furent ceux, de par le passé, qui très tôt, très jeunes, malgré leur environnement, ont compris ce qu’est la vie. Alors, ils n’ont plus eu peur.
Je me souviens que, quand j’étais enfant, j’avais des peurs irréfléchies : il me semblait que des êtres pouvaient sortir de mon placard, ou bien de sous le lit, et je dormais les rideaux ouverts, avec la lune et les étoiles pour rompre ce noir inquiétant. Maintenant, je n’ai plus peur, et je dors seul, dans le noir, les portes de mes placards entr’ouvertes, car je sais comment fonctionne (globalement) le monde. Savoir aide à tuer ses peurs irréfléchies. La connaissance nous aide.
Alors, que faire de sa vie ?
Être, à chaque instant, calme et conscient de son corps, d’être vivant, d’être dans un ensemble, impermanent.