Petits chemins…

Il y a des petits chemins qu’on emprunte, par hasard.
Le début est souvent engageant, voire grisant.
On ne sait pas où ils mènent.
Celui-là, nous emportera-t-il jusqu’à la mer ? ou se perdra-t-il dans la garrigue, comme un ru qui se perd dans le sable ?
Allez donc savoir ?
On peut être enthousiaste au début, ou on peut tout simplement y prendre un doux plaisir : on ne sait jamais où il mène.
C’est bien le plaisir des petits chemins…
D’ailleurs, on aurait envie de tous les essayer.
Mais ce n’est pas possible, bien sûr.
On ne peut guère aller et venir d’un chemin à un autre, ni en parcourir plusieurs en parallèle. À moins d’être un acrobate ou un funambule. Pourtant, tous les chemins sont différents, chacun a sa beauté.
Parfois, ce chemin en rappelle d’autres. On en a la nostalgie. Ou on craint de se prendre les mêmes branches dans la figure. Ou on n’a pas envie de lui être fidèle car on veut rester libre. Libre et seul ?
Les petits chemins, c’est bien à deux… c’est mieux à deux la main dans la main.
Qu’importe que le chemin ne mène pas à la mer s’il a été doux, ombragé, et frais, s’il nous a aidé à redresser la tête et à aimer de nouveau la caresse du vent sur notre visage, s’il nous a grisé un moment, s’il nous a permis de renouer le lien avec la douceur de la vie, si nous avons fait provision de plaisir, de douceur et de tendresse.
Enfin, on ne sait jamais quand finit un chemin, ou s’il durera longtemps, si l’on s’y perdra … définitivement.
Il faut d’abord savoir lui laisser le temps de nous montrer quelques paysages.
Des roses et des orties ?
Des buissons aux ronces acérées ?
Des arbres en fleur ?
De belles pelouses où s’allonger, faire l’amour, puis dormir, repus, tranquilles, épuisés, grisés, saoûlés, si heureux d’être vivants…
De beaux paysages au loin, des montagnes, des forteresses, des villages tranquilles, des champs de blé ondulant sous le vent…
Allez donc savoir… où mène un petit chemin.
Il faut le laisser grandir, lui laisser du temps.
Parfois, il faut même savoir le laisser un moment.
Puis y revenir, et mieux l’apprécier, une fois repu de liberté, une fois entrevus d’autres chemins, qui nous auraient peut-être perdu.
Il a sa vie propre.
Parfois, d’autres aussi s’y promènent…
Il y a des petits chemins qu’on emprunte, au hasard.
Le hasard fait parfois bien les choses…
Allez donc savoir !
Allez donc savoir où mènera ce chemin, au détour du prochain virage ?!
L’essentiel est d’y être bien, sans espérer ni la mer, ni la montagne. Juste se laisser surprendre… malgré le sablier, malgré les cailloux dans le chemin, et les branches basses qui nous griffent ou nous blessent. Tant que le soleil nous montre le chemin et nous réchauffe les épaules, avec le doux vent de l’été qui nous caresse, les branches douces et feuillues qui s’effacent sur notre passage.
Petit chemin, où me mèneras-tu ?
Saurai-je de nouveau marcher à deux de front dans un chemin, côte à côte, la main dans la main, se protégeant l’un l’autre des branches de plus en plus griffues qui barrent le chemin et nous empêchent d’avancer ?
Allez donc savoir !
L’avenir me le dira.
Parfois, on hésite à continuer sur ce chemin, car on n’est pas sûr que nos pas aient pris la bonne direction. Mais, le sait-on jamais ? Et le sait-on si on ne fait pas quelques pas sur ce chemin ? Il faut, parfois, aller de l’avant. Ou pas. Ou se laisser guider par l’odeur des pins et de la farigoulette ! Chercher les iris sauvages, bleus ou jaunes, qui se cachent dans les crevasses du chemin dans la garrigue, entre deux cailloux, pour s’enivrer de leur odeur et admirer leur beauté éphémère.
Suivre le fil que déroule l’écheveau de ce chemin menu ?
Quitter mon île ?
Pour le moment, je suis toujours dans le besoin de satisfaire la soif inextinguible dans laquelle j’ai été tenu si longtemps, pour retrouver mon équilibre… Au sortir du désert, devant la source fraîche, on aime à s’y baigner… avant d’en être rassasié… Combien de temps faut-il pour se réhydrater de quatre années de sécheresse ?

3 Réponses to “Petits chemins…”

  1. Thierry T Says:

    Ah vaste champ des possibles !
    Quelle est la place de la prédétermination dans l’athéisme ?
    En tous cas, ça sent bon tout ça.
    As tu le luxe de faire des manières ?

  2. trex58 Says:

    Puis-je « faire des manières » ?
    Hummm Rien qu’être clair sur le champ des possibles est un plaisir. Alors… on verra bien.

  3. trex58 Says:

    Réponse pour Nadège, qui m’a dit : « je retrouve bien de la tristesse et cela manque d’optimisme il y a beaucoup d’épines ».

    De la tristesse ? Tu y vois de la tristesse ? Hummmm Ce n’était pas mon sentiment.

    Mon sentiment était de dire les différents possibles, le hasard, de me laisser porter par le hasard, et d’enlever la part trop lourde de l' »amour » qui pèse aux relations entre hommes et femmes. Bref, on se rencontre, on se désire, on s’expérimente, on fait un petit bout de chemin ensemble, et – si on est bien, si l’attirance et le respect continuent et grandissent – alors on ira peut-être jusqu’au bout (de sa vie) avec l’autre, ou pas, ou simplement pour un long chemin.

    Quant aux épines, c’est sûr qu’il y en aura ; mais ne voir que cela manque d’optimisme. Savoir qu’il y aura un mélange de joie, de plaisir, et d’épines est plutôt une acceptation de la réalité et un refus du rêve et de l’espérance idiote envers le futur, au lieu de savourer ce qu’on a dans le présent.

    pouette, pouette, tra la la tsoin tsoin

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