Adonis أدونيس

Il me semble que j’avais déjà entendu parler de lui. Il me semble…
Adonis, c’est « le plus grand poète arabe vivant », dit l’article du Point du 17 janvier. On parle de lui probablement parce qu’il est né Syrien, issu de la même minorité que Bachar el-Assad : les Alaouites ; mais aussi parce que le 2ème tome de son Livre vient de sortir (al-Kitâb).
Ne lisant pas l’arabe, je suis incapable d’apprécier sa poésie, mais ce qu’il dit sur ce qu’il faut aux peuples arabes me touche. Dès le départ de l’interview, il dit : « Je ne suis pas un homme de politique, je suis un poète. Ce qui m’intéresse, c’est la liberté de l’individu et la laïcité de la société qui permet la libération de la femme de la loi religieuse ». Tout est dit. L’essentiel, pour lui, c’est « la libération de la société du joug de la religion ». « Le problème est de savoir si l’être humain est là pour créer un monde vivable ou pour hériter du passé ». « Le peuple est une pluralité faite de conflits entre ceux qui veulent changer et les autres, qui restent dans l’obscurantisme et préservent leurs intérêts ». Dans son livre, il parle du plus grand poète arabe de tous les temps, Abū l-T̩ayyib Ah̩mad ibn al-H̩usayn al-Mutanabbī, qui se déclara prophète, et fut un « symbole de courage et de transgression, une figure de refus, de recherche, de dépassement ». « Il faut voir l’homme arabe à travers les textes des grands poètes marginalisés par la culture régnante, et non par la politique ». Il dit s’être senti, peu à peu, « fondamentalement areligieux et fondamentalement antimonothéiste ». « Les monothéismes sont fondés sur des principes révélés : le prophète est le sceau, la vérité transmise par ce prophète est l’ultime vérité, l’homme n’a rien à ajouter, il n’a qu’à croire et pratiquer… Et, si on pousse cette logique, Dieu lui-même n’a plus rien à dire, car il a donné sa vérité ultime à son dernier prophète ».

« En poésie, pour être Adonis, on doit en même temps être Sisyphe. Adonis, c’est Sisyphe. Créer, c’est espérer, même en plein désespoir « .

« Le pouvoir doit s’incliner devant le poète »

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